Le projet « champ-école paysan » permet aux agricultrices de s’adapter à un climat changeant
Malgré une année difficile et incertaine, la résilience des Sénégalaises face aux changements climatiques rayonne, grâce à un partenariat innovant avec Carrefour International, notre partenaire local APROFES, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations Unies (la FAO) et le gouvernement provincial du Québec.
Le projet « Sécurité alimentaire : une agriculture adaptée » (SAGA) a piloté une approche « champ-école paysan » (CEP) visant à accroître la sécurité alimentaire et la nutrition grâce à une série de formations sur le terrain. Ces écoles d’agriculture pratique offrent une série de formations avec des groupes d’agricultrices dans une classe en plein air qui se déroule sur le terrain pendant toute la durée d’une saison de croissance. L’école offre aux agricultrices ayant des intérêts similaires la possibilité de partager leurs expériences et leurs connaissances et de rechercher, discuter et prendre des décisions ensemble. Ce projet est né du Colloque international sur la sécurité alimentaire et la nutrition à l’heure des changements climatiques.
Le mariage de nouvelles techniques AVEC un savoir traditionnel
La formation a permis d’outiller les facilitatrices sur les aspects que sont : les plantes et leurs exigences, le sol, les insectes, la qualité des semences, l’agro-écosystème, l’utilisation d’insecticides naturels et biologiques, ainsi que la qualité et la sécurité sanitaires des produits agricoles. La formation est composée d’une partie théorique en salle et d’une partie pratique dans les champs. Ainsi l’aménagement du périmètre maraîcher de Nguindor (village de la région de Kaolack) a permis aux facilitatrices d’être formées sur des techniques modernes d’adaptation aux changements climatiques et d’améliorer leurs connaissances sur les techniques paysannes traditionnelles.
L’objectif de ce projet est d’exploiter et de partager les connaissances au sein d’un réseau de 32 jardins maraîchers dirigés par des femmes dans la région de Kaolack au Sénégal, qui à leur tour peuvent partager leur apprentissage dans leurs communautés. L’initiative CEP-G a permis de former 25 facilitatrices (23 productrices venant de 11 périmètres maraichers du réseau et 2 techniciennes de l’organisation locale APROFES).
La formation comprenait 41 jours animés par 25 animatrices du Réseau National des Facilitateurs du Sénégal (RNFS) qui ont été formées à une approche spécialisée sensible au genre sur une période de cinq mois. Elles ont réalisé une enquête au début de leur formation, qui leur a permis d’identifier les enjeux et les défis relatifs à l’adaptation aux changements climatiques dans leurs zones, ainsi que ceux relatifs au genre. Les thématiques spécifiques de formation ont ensuite été choisies en réponse aux défis identifiés. Les facilitatrices ont été choisies au niveau de 11 périmètres maraîchers du réseau, en groupes de deux pour favoriser la durabilité des apprentissages.
À LA POINTE DE L’INNOVATION ET DE L’ADAPTATION
L’organisation collabore avec les act-eur-rice-s gouvernement-aux-ales, les universitaires et chercheu-r-se-s ainsi que les act-eur-rice-s de la société civile pour mettre en œuvre une approche holistique à l’adaptation.
L’intégration des questions de genre dans les modules de formation de l’école représente une innovation majeure. La formation révisée a abordé certaines questions intersectionnelles sur le genre en relation avec le leadership, les violences sexistes et l’accès aux moyens de production. La formation s’est concrétisée par des sketches, des discussions, des jeux de rôle et des pièces de théâtre présenté-e-s auprès des hommes et des communautés.