L’éducation, c’est bien plus que des leçons et des examens – c’est une bouée de sauvetage pour de nombreuses communautés, une lueur d’espoir pour un avenir meilleur.
Ma récente visite dans 20 bibliothèques scolaires en Eswatini m’a révélé une mosaïque de défis mais aussi une résilience inébranlable, alors que les élèves, les enseignant·es et les communautés s’efforcent de créer des environnements d’apprentissage bienveillants dans des conditions très précaires.
Si le programme de bibliothèques scolaires du Girls Empowerment Program (GEP) a planté les premières graines de la transformation, le chemin à parcourir reste long. De nombreuses écoles ne disposent que d’un petit nombre de livres, manquent de matériel de base et de bibliothécaires. Les enseignant·es ont partagé sans détour leurs difficultés : des classes surchargées avec des élèves qui marchent des kilomètres (souvent sans avoir mangé), des livres obsolètes, des toitures qui fuient, un manque de financement pour des initiatives comme les kits d’hygiène menstruelle, l’absence d’étagères, de chaises, de tables, de ressources numériques (ordinateurs portables ou tablettes), ainsi qu’un personnel enseignant débordé.
Grâce au soutien des enseignant·es, les kits d’hygiène menstruelle sont distribués discrètement aux filles qui en ont besoin, afin de lutter contre l’absentéisme lié aux menstruations. D’autres défis touchant les élèves comprennent la consommation de substances, le décrochage scolaire, les grossesses précoces, le trafic de drogues et le manque de soutien en santé mentale.
Partout en Eswatini, l’engagement en faveur de l’éducation demeure solide malgré les obstacles. Les enseignant·es endossent plusieurs rôles à la fois ; les élèves parcourent souvent de longues distances pour accéder à l’école ; et les communautés font preuve d’un soutien collectif remarquable.
Cependant, les besoins restent importants : bibliothèques fonctionnelles, ressources éducatives à jour, programmes de mentorat, services de santé mentale, infrastructures sanitaires décentes, et aide nutritionnelle.
Le programme GEP a déjà un impact positif. Son renforcement pourrait permettre d’améliorer encore davantage les résultats scolaires — au bénéfice des élèves, des écoles et des communautés entières.
Tsitsi Ettienne, Conseillère en soutien au programme Eswatini