Meredith Low

Zimbabwe, 1990

Meredith Low arrive à peine à le croire : seize années se sont écoulées depuis son tout premier contact avec Carrefour International. Elle avait 23 ans et venait d’obtenir son diplôme universitaire; elle désirait voyager et vivre de nouvelles expériences. Et elle est heureuse de confirmer que ses désirs ont été comblés au-delà de ses attentes.

« À l’époque, j’aurais expliqué mon choix en disant que j’avais étudié en développement international, que je voulais faire quelque chose… mais que j’avais besoin d’expérience concrète. » Meredith ne savait encore rien de l’influence que cette expérience aurait sur sa vie et son avenir. « Je suivais instinctivement une voie, sans vraiment savoir ce qu’il adviendrait. »

Meredith part d’abord pour le Zimbabwe avec CCI, où elle enseignera la littérature anglaise et l’histoire africaine à l’école secondaire. « Comme on peut l’imaginer, une grande part de la matière au programme provoquait chez mes élèves une vive réaction émotive », se souvient-elle. Le Zimbabwe était autrefois, comme le Canada, une colonie britannique soumise aux mêmes politiques qu’ici. Meredith, qui est née et a grandi en Colombie-Britannique, raconte que son expérience l’a amenée à réfléchir en même temps que ses élèves à l’histoire de son propre pays et en particulier à la situation des Premières nations sous le régime colonial des réserves. C’est ainsi qu’elle fut amenée « à véritablement saisir pour la première fois la place du Canada dans l’histoire mondiale ».

Pendant son séjour d’un an, Meredith a aussi voyagé en Afrique du Sud, un pays qui traversait alors une époque charnière. Peu de temps avant son arrivée, on a libéré Nelson Mandela. C’est alors qu’elle s’est rendu compte qu’elle n’avait plus le même regard sur l’actualité internationale.

« Je ne peux pas adopter un point de vue uniforme et ne fais de croix sur aucun pays, » explique Meredith. Tant de gens en Amérique du Nord qui n’ont aucune expérience de l’Afrique semblent juger ce continent comme un “cas désespéré”; c’est une vue que tend à renforcer la couverture des médias grand public.

En tant que carrefouriste, Meredith Low a vu le Zimbabwe se transformer : autrefois un pays en développement doté d’une saine économie, où l’on nourrissait de grands espoirs, il connaît aujourd’hui son lot de difficultés en raison de la crise du sida et de sa situation politique. « J’ai vu ce que peut accomplir l’action humaine – aussi bien dans un sens positif que négatif. Rien de ce qui s’est passé au Zimbabwe était inévitable », commente-t-elle. Cette perspective, cette compréhension de l’influence que peuvent avoir les individus même quand les enjeux semblent de taille, sont les acquis qu’elle conservera le plus longtemps : « Je pense que c’est ça qui fait de moi une citoyenne du monde beaucoup plus avisée. »

Comprendre que l’action individuelle et collective permet de changer les choses est un enseignement que Meredith a pris à cœur de mettre en pratique. De retour au Canada, elle s’est engagée, après avoir pris conscience des conséquences de la pandémie, comme bénévole auprès de l’organisme AIDS Vancouver. Elle a aussi continué à s’impliquer au sein de CCI, d’abord comme bénévole puis comme membre du conseil d’administration.

De plus, Meredith appartient depuis plusieurs années au Cercle UN SEUL MONDE (regroupant les personnes qui versent une contribution annuelle de 1000 $ et plus).

« J’ai pris cette décision parce que je sais que cela apporte quelque chose; […] le fait d’être impliquée dans CCI me le fait voir concrètement. »

« Les Carrefouristes jouent un rôle utile et important dans le monde », ajoute-t-elle. Elle est heureuse de mettre à contribution les compétences qu’elle a acquises depuis qu’elle a obtenu son MBA. Elle rappelle toutefois que l’apprentissage va dans les deux sens. Du reste, son employeur, la banque CIBC, considère le mandat qu’elle remplit au conseil comme une expérience de formation professionnelle. L’entreprise appuie également le travail bénévole de ses employés en versant des dons aux organismes où ils prêtent leurs services. Toujours soucieuse de soutenir le travail de CCI, Meredith suggère à ses semblables de vérifier si ce type de programme existe dans leur propre milieu de travail.

« C’est un honneur et un privilège de siéger au conseil et une responsabilité que je prends très au sérieux », dit-elle, en ajoutant que sa longue association avec CCI rend ses fonctions « encore plus agréables ».

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