Marleigh Austin – Le monde me paraît beaucoup plus petit
(eSwatini, 2015-2017)
Le 5 décembre, partout dans le monde, la Journée internationale des volontaires est célébrée. À cette occasion, nous voulons cette année mettre en avant l’impact du travail de volontaires engagés comme Marleigh Austin, qui amorce son troisième mandat avec Carrefour International auprès de notre partenaire au Swaziland, Family Life Association of Swaziland (FLAS).
Jamais Marleigh n’aurait cru que ses convictions en matière d’égalité des sexes et de justice sociale allaient un jour l’amener à revendiquer aux côtés de collègues de FLAS en plein Parlement swazi l’adoption d’une loi pour prévenir la violence fondée sur le genre et y répondre. « En tant qu’agente de plaidoyer auprès de FLAS, j’ai réalisé une analyse des cas de violence sexuelle et familiale et nous avons eu la chance de la présenter au Parlement », dit Marleigh. Son étude venait appuyer les efforts depuis longtemps déployés par FLAS pour l’adoption d’une loi plus juste et actualisée sur la violence fondée sur le genre dans le pays.
Suivant les traces de ses parents eux-mêmes volontaires avec CUSO dans les années 1970, elle a toujours eu à cœur les enjeux de justice sociale et d’égalité qui l’ont finalement menée à une carrière consacrée à la défense des droits des femmes et des filles. « J’ai grandi dans une famille où on parlait beaucoup de volontariat international. Dans ce contexte, j’en suis tout naturellement venue à m’intéresser au travail de Carrefour », ajoute-t-elle.
La formation de Marleigh dans les domaines de la politique publique et des inégalités en matière de santé ainsi que son expérience de travail auprès de jeunes des Premières Nations ont été largement mises à contribution dans son travail auprès des femmes et des jeunes au Swaziland. « Ce n’est pas facile d’être une jeune personne au Swaziland où 27 % de la population est affectée par le VIH/sida et où le taux de chômage est très élevé », dit-elle. Avec FLAS, elle a élaboré un programme d’éducation sexuelle et de santé reproductive destiné aux jeunes qui a un impact positif au sein de la communauté. « Les jeunes que nous avons formés animent maintenant les séances d’information. Ils suivent la démarche proposée de sorte qu’ils connaissent le sujet à aborder et les objectifs à réaliser dans leur séance hebdomadaire (…). Ils sont devenus des personnes-ressources dignes de confiance dans leur communauté. »
Nouveaux défis
Le volontariat au Swaziland a exposé Marleigh aux défis du travail outre-mer. « Au Swaziland, le gouvernement américain est un important bailleur de fonds. Selon la consigne, une organisation qui prône le droit à l’avortement en tant que forme de planification familiale n’est pas admissible à des fonds américains. Cette mesure a un lourd impact sur le travail de la FLAS et nous avons dû modifier nos priorités. Elle poursuit en disant :
« En tant que volontaire, j’ai acquis une profonde compréhension du développement international et de la prise de décisions qui se fait à des milliers de kilomètres des pays bénéficiaires et, par conséquent, de leur impact (…). Aujourd’hui, le monde me paraît beaucoup plus petit. »
« Pour faire du volontariat international, il faut être très autonome et curieux à propos des autres cultures et sociétés. Parmi les volontaires que j’ai rencontrés, ceux qui ont vécu les expériences les plus enrichissantes sont ceux qui veulent s’intégrer et qui s’engagent volontiers dans tout. Si vous souhaitez avoir un impact sur la scène internationale, Carrefour est le bon endroit pour vous », conclut Marleigh.